CEVA : Séance plénière du 16 février 2016

Mardi 16 février s’est déroulée à Genève une séance – réclamée de longue date par les syndicats – réunissant la SNCF, les CFF et les syndicats représentant le personnel de ces deux entreprises.

Un rapide rappel de la part de celles-ci nous a rappelé que si les objectifs fixés sont relativement nombreux et prennent notamment en compte la satisfaction du personnel, le nerf de la guerre reste bien entendu la viabilité économique du concept.

Le SEV a alors indiqué qu’une lettre, signée par la CGT Cheminots, Sud Rail et le VSLF, avait été envoyées aux dirigeants politiques concernés pour les informer de nos demandes et de nos questions :

  1. Quel modèle d’exploitation ?
  2. Quel modèle de sécurité pour les passagers et le personnel ?
  3. Quelle solution pour l’entretien du réseau et des rames ?

Modèle d’exploitation

Aucune décision n’a encore été prise quant au modèle d’exploitation qui sera appliqué pour le RER Léman Express. Pour rappel, trois variantes sont étudiées :

  1. « Chacun chez soi », seul le matériel serait transfrontalier, le personnel resterait engagé par les deux entreprises nationales avec relève à Annemasse.
  2. « Interpénétration », comme ci-dessus, sauf que le personnel roulerait sur l’ensemble du réseau du Léman Expresss.
  3. « Filiale », création d’une entreprise dévolue au Léman Express, avec personnel et système propre. Le siège serait en Suisse, avec un établissement en France pour le personnel dévolu à celui-ci et qui serait alors soumis au droit français.

Il est bien entendu que pour tous les syndicats, la solution 3 est inacceptable, et nous l’avons à nouveau fait entendre.

Pour rappel, la filialisation pourrait facilement entrainer des transferts de poste des CFF vers la filiale « Leman Express », y compris son établissement français. Cela se traduirait par des « propositions » de travail pour les employés CFF vers la France, mais surtout une très forte pression à la baisse sur les salaires.

Nous avons néanmoins pu constater que la SNCF et les CFF ne semblent pas s’accorder sur le sujet. La communication entre eux semble extrêmement compliquée, personne ne souhaitait avancer le moindre chiffre ou le moindre avis sur le sujet en séance plénière et tous nous renvoyaient auprès des autorités organisatrices (les Cantons de Genève et Vaud, la Confédération et la Région Auvergne – Rhône-Alpes).

Sécurité et entretien du réseau

Le principe de territorialité sera en principe appliqué. Contrôleurs, policiers et agents des voies resteront sur le territoire national. Notons que CFF Infra sera propriétaire des voies du CEVA.

Maintenance du matériel roulant

Concernant l’entretien du matériel, on se dirige vers un partage des tâches, avec la maintenance lourde au CEG et la maintenant légère du parc « régiolis » à Annemasse.

Et pour la suite ?

Les CFF ont convenus qu’il faillait planifier d’autres réunion, ce que la SNCF n’a accepté qu’à demi-mot et en traînant des pieds. Preuve encore une fois qu’il y a d’importantes divergences de méthode et de gros désaccords entre les deux entreprises partenaires.

Le modèle d’exploitation devrait être arrêté pour cet été. Nous tenons tout particulièrement à connaitre avant la presse, et donc le monde politique, les choix privilégiés par nos employeurs et surtout les raisons qui auront motivé ce choix.

En effet, afin d’être constructif et de pouvoir proposer des aménagements et solutions différentes à celles privilégiées pour des raisons parfois discutables, il est indispensable que nous obtenions des chiffres et des faits, au-delà des simples explications vagues qui nous sont trop souvent fournies.

Aussi allons-nous maintenir la pression sur le sujet – avec vous – afin d’éviter d’être mis devant le fait accompli.

En vous souhaitant un bon rail.

Vincent Barraud
Secrétaire LPV – Genève