Trains télécommandés?

Aujourd’hui, lors d’une information aux médias, Andreas Meyer a fait part de ses réflexions sur l’avenir des CFF en tant qu’entreprise efficace et innovante. Selon un communiqué de presse, les CFF examinent entre autres l’idée de trains télécommandés et sont donc pour la première fois plus concrète que les CEO des entreprises ferroviaires Waldenburgerbahn et SOB. Lors de la conférence de presse, Andreas Meyer n’a toutefois pas voulu donner plus d’informations. Il semble que les CFF ne veulent pas être à la traîne par rapport aux autres entreprises ferroviaires, sans toutefois avoir des plans concrets. A notre avis, il y a une différence entre des trains télécommandés et des trains autonomes. Et nous sommes impatients de voir l’évolution de ces projets.

Les coûts ne devraient pas baisser en raison du personnel des locs qui deviendrait inutile mais grâce aux économies réalisées sur les dispositifs de sécurité dans les véhicules et sur les tronçons.

De grands défis sont à relever: l’Open Access doit garantir un accès au réseau sans discrimination, ce qui exige une harmonisation européenne de l’automatisation. De nombreuses incertitudes juridiques doivent auparavant être réglées, l’entretien préventif des véhicules et des tronçons doit être augmenté afin que les perturbations techniques soient pratiquement exclues. Des possibilités de sauvetage autonome doivent être à disposition sur toute la longueur des tronçons. Les zones sans réseau (pour les données) doivent être éliminées et, finalement, les passagers doivent accepter cette évolution. La liste des défis n’est pas exhaustive.

Nous supposons que cette évolution engendrera d’autres profils professionnels. Nous ne pouvons pas imaginer et ne voulons pas des TP sans présence humaine. On pourrait imaginer par exemple le profil professionnel d’un technicien de bord qui possède des compétences de conduite, des connaissances dans la suppression des dérangements techniques, qui est à l’aise avec la clientèle et qui, en cas d’urgence, saurait engager des opérations de secours et de sauvetage.

La LPV-SEV ne peut pas et ne veut pas arrêter le progrès technique. Du point de vue syndical, trois tâches principales sont à mentionner :

  • Nous devons nous opposer à la déshumanisation des transports publics, c’est pourquoi nous nous engageons en faveur d’un personnel qualifié dans les trains et les gares.
  • Nous devons placer les entreprises ferroviaires face à leurs responsabilités dans le sens qu’elles doivent permettre, à nous, leurs collaborateurs, de recevoir la formation nécessaire pour que nous puissions remplir, le moment venu, les exigences des nouveaux profils professionnels et des nouvelles technologies.
  • Nous voulons contribuer activement au développement des nouveaux profils professionnels afin que ces nouvelles activités soient intéressantes, variées, judicieuses et offrentun salaire décent.

Les défis nous concernent donc aussi, nous en sommes conscients, et nous voulons collaborer activement à notre futur profil professionnel.

Nous prenons connaissance avec satisfaction que la direction ZF a mis sur pieds un groupe de travail interne qui va se pencher sur le thème de l’automatisation et de la numérisation dans la production de la traction. La CoPe Surface est représentée dans ce groupe de travail. Nous soutenons l’avis de la direction ZF qu’il est mieux d’agir au niveau opérationnel, là où se trouvent les compétences de base de la conduite des trains et où sont analysés proactivement les chances et les risques de l’automatisation et de la numérisation, que de se laisser endoctriner par quelques fantaisies ou idéologies irréalistes issues de la conduite stratégique.